Le jeu
Caïla du Royaume des Sphynx (photo)
Le jeu chez le chien : comment jouer avec son chien ?
Le chien que nous adoptons bénéficie d’un couchage, de repas servis, et d’interactions réglementés avec les congénères. L’humain organise toutes les activités du chien domestique.
A l’inverse un animal sauvage passe le plus clair de son temps à chasser de la nourriture pour survivre, à chercher un lieu sécurisé pour le repos, et à aller à la rencontre de partenaires pour la reproduction.
En l’absence de ces activités obligatoires, le budget-temps du chien est consacré à jouer.
C’est le processus de domestication qui a créé ce caractère néoténique* et sélectionné des individus infantiles.
Le jeu est l’essentiel de la vie d’un chien. Le maître doit donc lui proposer des activités ludiques pour satisfaire ce besoin éthologique.
Le chien apprend à jouer dès le plus jeune âge, au cours de la socialisation, avec sa fratrie. Il garde cette propension à jouer toute sa vie. Le chien doit pouvoir jouer de trois manières :
Avec des congénères : le jeu social permet de maintenir un bon niveau de socialisation, une capacité d’ajustement optimale, et un plaisir certain pour les deux partenaires.
Avec l’humain qui constitue un excellent compagnon de jeu, le chien mobilise tout son corps, reproduit des gestuelles amicales qui traduisent un lien pacifique avec son maître. Ce dernier acquiert un statut de bienfaiteur et de leader pour le chien au travers des jeux et d’exercices d’obéissance ludique.
Avec des objets, le chien effectue du jeu-prédation. Il attrape une balle au vol et se la jette en l’air. Il attrape l’objet et le capture comme une proie ce qui lui procure du plaisir. Il est motivé par le mouvement ce qui génère un exercice physique et une détente, qui participent à un équilibre du corps.
Tous les jeux sont recommandés pourvus que la santé du chien les autorise. Les jeux permettent toujours de construire de l’amitié et de la confiance. S’ils dégénèrent et dérapent dans le conflit, il faut arrêter toute interaction avec le chien jusqu’au retour au calme. S’ils sont source d’une trop grande excitation, il faut les stopper par l’indifférence.
(*persistance de comportements juvéniles malgré le passage à l'âge adulte. La néoténie est le propre des espèces domestiquées qui deviennent captives de l'homme, et n'ont plus à produire tous les comportements adultes présents dans la nature (recherche de nourriture, recherche d'abri, recherche de partenaires). Le jeu chez l'animal domestique remplace les activités présentes chez l'animal sauvage.
Docteur Isabelle VIEIRA
Vétérinaire Comportementaliste diplômée des ENV
Chargée d’enseignement vacataire en éthologie clinique à l’ENVA
Présidente de SEEVAD