du Temple des Brumes

du Temple des Brumes Cane Corso

Cane Corso

La reproduction

La reproduction

 



Reproduction:


Le cycle de la chienne

 

La puberté est marquée par l'apparition des premières chaleurs chez la chienne et par la capacité, pour celle-ci, à reproduire. Elles débutent généralement entre 8 et 12 mois voir 15 mois.

Si la fécondité maximale n'est atteinte que vers les 2èmes, ou 3èmes chaleurs, aucune étude n'a encore pu démontrer les effets néfastes d'une reproduction très précoce. L'âge de 15 mois fixé par la S.C.C. pour la confirmation des Cane Corso limite d'ailleurs la possibilité de faire reproduire des chiens trop tôt.


Les chiennes seront ensuite en chaleurs selon un cycle plus ou moins régulier d'une durée moyenne comprise entre 6 mois et 1 an. Dans la nature, le cycle des chiennes sauvages est de 6 mois. Il semble que la domestication soit la cause de l'allongement de la durée du cycle de nos chiens.

Si certaines chiennes sont parfaitement régulières, d'autres sont totalement irrégulières avec des cycles qui pourront durer parfois 2 ans. Les chercheurs estiment que l'héritabilité génétique (rôle plus ou moins important que la génétique va jouer dans la transmission d'un caractère) de la fréquence des chaleurs est de 35%. Ce chiffre est très important et signifie que la propension qu'a une femelle à transmettre son type de cycle sexuel est grande.

 

Facteurs ayant une influence sur les chaleurs.

L'âge:

Avec l'âge, la fréquence des chaleurs a tendance à diminuer. Elles s'espacent et deviennent plus discrètes, laissant parfois penser au propriétaire de la chienne que celle-ci n'en a plus. Mais il n'en est rien, une chienne âgée peut toujours être saillie et devenir gestante.



La saison:

Contrairement au loup, animal sauvage dont la reproduction est saisonnière, les chiennes reproduisent toute l'année, même s'il y a davantage de chiennes en chaleurs à la fin de l'hiver et au printemps.


Synchronisation des chaleurs en élevage:


Le botaniste suédois Carl von Linné (1707-1778) l'avait déjà constaté : des chiennes qui vivent ensemble ont tendance à synchroniser leurs chaleurs. Les chercheurs pensent que cela est dû à la sécrétion de phéromones. Ce sont des hormones odorantes émises par les femelles en chaleurs. Il est généralement admis qu'il s'agit là d'un héritage du loup (le chien descend du loup). 



En effet, dans la nature seule la femelle dominante (appelée aussi femelle alpha) reproduit. Pour donner à la vie toutes les chances de continuer, les autres femelles de la meute se synchronisent par rapport à la femelle dominante et se trouvent alors dans un état de pseudo-gestation. Elles peuvent ainsi aider à élever les chiots, ou même remplacer la mère si celle-ci venait à mourir.

Les chiennes dans les élevages, ou en groupe, expriment au travers de la synchronisation ce besoin de protéger la vie qui va leur permettre de perpétuer l'espèce. Les éleveurs s'en servent en mettant des chiennes dont ils attendent les chaleurs avec impatience en compagnie de chiennes déjà en chaleur afin de les déclencher.

Le phénomène inverse peut toutefois se présenter : des chiennes hyper soumises peuvent avoir leurs chaleurs inhibées en présence de  chiennes dominantes.



Déclencher des chaleurs.

Lorsque les chaleurs tardent à venir, il est possible d'utiliser des anti-prolactines destinées à faire cesser les lactations nerveuses. Le principe est de stimuler la folliculogenèse et une ovulation. L'intervention ne peut se faire qu'en anoestrus tardif car pendant le metoestrus, le corps jaune inhibe l'axe hypothalamo-hypophysaire.

L'observation répétée de chaleurs précoces chez des chiennes traitées avec des inhibiteurs de la prolactine a conduit à étudier plus précisément l'effet de ces molécules sur l'intervalle inter-oestral.

Les essais réalisés utilisant de la Cabergoline, une molécule dérivée de l'ergot de seigle (Galastop), sont très encourageants : En traitant la chienne à raison de 5µg/kg pendant 3 semaines, on obtient 70% d'oestrus induit et un taux de fertilité dépassant 80%.

Une consultation chez le vétérinaire qui pratiquera un examen clinique rigoureux est nécessaire avant de déclencher les chaleurs. Il est bon, par exemple, de s'assurer que les chaleurs ne sont pas passées inaperçues. Il vérifiera très certainement que la chienne ne souffre pas d'un trouble hormonal qui pourrait expliquer ce blocage du cycle.

Tout étant normal, une induction artificielle des chaleurs pourra être tentée.


Les différentes phases du cycle.








Les chaleurs:

Les chaleurs de la chienne durent 3 semaines pour un cycle total moyen de 8 mois (parfois 6 mois, mais parfois 1 an, et même plus). La phase de repos sexuel est donc très importante.

Elles sont caractérisées par les écoulements vulvaires sanguinolents et par l'attirance de plus en plus marquée du mâle pour la chienne (s'il y en a un présent avec elle)... Alors que celle-ci refuse catégoriquement les avances du mâle.



Le Pro-oestrus:


  • 1- Une zone du cerveau, l'hypothalamus, se met à sécréter une hormone nommée GnRH (Gonadolibérine).

  • 2- La GnRH stimule une autre zone du cerveau, l'hypophyse, qui va sécréter d'autres hormones, les gonadotropines, la FSH (Folliculo-Stimulating Hormone) dans un 1er temps.

  • 3- La FSH va agir sur les ovaires et entraîner le développement des follicules ovariens. Ceux-ci vont sécréter des oestrogènes, d'où la survenue des chaleurs. Le volume d'oestrogènes va augmenter au fur et à mesure que les follicules vont se développer.

  • 4- A leur tour, les oestrogènes vont stimuler l'hypophyse qui va alors libérer dans le sang une grande quantité d'une hormone appelée LH (LH pour Luteinizing Hormone). C'est le fameux pic de LH matérialisé sur le graphique ci-dessous par la courbe en vert.


L'Oestrus:


  • 1- Ce pic de LH va stimuler et faire éclater dans un délai de 48 heures les follicules ovariens.

    Le comportement de la chienne change et elle commence à devenir réceptive aux mâles. L'oestrus, du grec oistros qui signifie 'fureur', est de durée variable selon les chiennes. Certaines d'entre elles n'accepteront le mâle que pendant quelques heures, alors que d'autres l'accepteront pendant plusieurs jours.

  • 2- La rupture des follicules libère les ovocytes: c'est l'ovulation.

    Chez les chiens, les ovocytes libérés au moment de l'ovulation sont immatures. Ils doivent mûrir pendant 2 jours avant de pouvoir s'unir aux spermatozoïdes. Une fois mûrs, les ovocytes ont une durée de vie d'environ 2 jours.


Le Metoestrus:


  • Les chiennes ont ensuite pendant environ 2 mois, qu'elles soient saillies ou non, un fonctionnement hormonal identique. Elles sécrètent de grandes quantités de progestérone.

    En cas de gestation, le taux de progestérone s'effondre brutalement 12 à 24 heures avant la mise bas. Alors que chez la chienne non gestante, ce taux continue de décroître lentement.


L'Anoestrus:


  • La chienne entre ensuite en période de repos sexuel complet avant de recommencer un nouveau cycle.

    Il est à noter que la mue des chiennes colleys est dépendante de ce cycle. Généralement, la règle n'est pas absolue, une chienne mue 3 à 4 mois après ses chaleurs. Ce phénomène est lié à la nécessité absolue de protéger la vie...Une fois de plus. Lorsque les chiots naissent, la mère a besoin de toute sa fourrure pour protéger les petits. Une fois sevrés, les petits deviennent autonomes. Ils sont alors capables de se protéger des conditions climatiques. La mère n'ayant plus besoin de les protéger, peut commencer sa mue afin de renouveler sa fourrure.



 




Reproduction:


Le suivi des chaleurs


La période fertile chez la chienne se situe au 3ème et 4ème jour après l'ovulation. Les chiennes saillies avant cette période, ou après, ont plus de risques de ne pas être gestantes, ou d'avoir une portée peu nombreuse.

D'une manière générale, la croyance populaire place la bonne période pour une saillie entre le 10ème et le 13ème jour. A noter toutefois, qu'avec l'âge, la période fertile recule et se situe plutôt vers le 15ème, ou même 16ème jour.


Une étude réalisée par l'école vétérinaire d'Alfort portant sur 745 chiennes montre qu'effectivement 40% des chiennes sont prêtes pour une saillie entre le 10ème et le 13ème jour.



On peut déjà faire la remarque que cette plage journalière manque singulièrement de précision puisqu'elle s'étale sur 4 jours. 

On peut encore remarquer qu'il reste très logiquement 60% des chiennes qui ne correspondent pas au planning type des 10ème et 13ème jours servant de repère à de nombreux éleveurs. 10% des chiennes ont été fécondées avant le 10ème jour et 50% après le 13ème jour.


 

La période optimale de fécondité.

Le pic de LH donne le signal de l'ovulation, nous l'avons vu dans la 1ère page de ce dossier.

En fin de pro-oestrus, les hormones femelles (oestrogènes) produites par les follicules ovariens stimulent l'hypophyse. En réaction celle-ci va libérer dans le sang une grande quantité de LH. C'est le pic de LH. Son effet est immédiat. Les follicules ovariens sont, à ce stade, remplis de liquide sous pression.

La décharge hormonale de LH va les faire éclater dans un délai de 48 heures libérant les ovocytes: c'est l'ovulation.

48 heures sont encore nécessaires pour permettre aux ovules d'arriver à maturité. Ils ont ensuite 48 à 72 heures de survie avant de dégénérer et mourir.


En résumé, chez la chienne la période optimale pour la fécondation se situe entre 2 et 5 jours après l'ovulation, quand les ovules sont mûrs.

C'est simple, dosons la LH.

Sachant que le pic de LH déclenche l'ovulation dans les 48 heures. Et que la bonne période se situe entre 2 et 5 jours après cette ovulation... Il suffirait de repérer ce pic de LH pour fixer à coup sûr le moment de la saillie 4 à 7 jours plus tard.

Malheureusement très peu de laboratoires européens dosent la LH canine, hormis pour la recherche. En outre, le dosage est très coûteux.


 

 

Les dosages sont généralement exprimés en ng/ml.

Parfois les laboratoires expriment les résultats en utilisant 2 unités de mesure différentes: les ng/ml et les nmol/l (équivalence: 1 nmol/l = 0.31 ng/ml ; 1ng = 3,2 nmol/l)

Progestéronémie.

  • Moins de 1 ng/ml = anœstrus

  • Entre 1 et 3 ng/ml = fin de proœstrus au moment du pic de LH

  • Entre 4 et 10 ng/ml = juste avant l'ovulation

  • 10 ng/ml = ovulation (la majorité des chiennes passe de 5 à 10 ng/ml en 48h)

  • 15 - 20 ng/ml = saillie

  • 45 ng/ml la chienne n'est normalement plus fécondable

  • Entre 50 et 80 ng/ml = début du metœstrus


Différents facteurs influent sur la mesure de la progestérone. Parmi ceux-ci, citons:


  • Si le tube de prélèvement contient un gel de sépération du sérum (gel polymère), le taux de progestérone a tendance à baisser par rapport au taux mesuré dans le sérum prélevé sur un tube sans gel.

  • La régrigération du sang total pendant les deux premières heures après le prélèvement diminue de façon significative la progestéronémie.

  • Les valeurs de progestéronémie fluctuent durant la journée. Elles peuvent être en moyenne 30 % plus élevées le matin par rapport à l'après midi. Il est important de réaliser les prises de sang toujours au même moment de la journée.

  • L'étalonnage des appareils de mesure permettant le dosage de la progestérone est différent d'un laboratoire à un autre. Un étalonnage qui, de plus, n'est pas transposable d'un laboratoire à un autre. Il est donc important de faire les dosages toujours dans le même laboratoire.


L'efficacité du dosage de la progestérone.

Une étude réalisée sur plus de 200 chiennes en utilisant un protocole basé sur le dosage de la progestérone pour déterminer les dates des saillies permet de conclure que le dosage de progestèrone se révèle être la méthode la plus fiable pour déterminer le moment optimum de la saillie. Des prises de sang régulières (à intervalles de 48h) permettent de suivre l'évolution du taux sanguin de progestérone. Le seuil de 10 ng/ml, facile à déterminer, est l'indication d'une saillie opportune dans les 12 à 24h. 



L'étude réalisée par B Van HAAFTEN et coll. en 1989 [1] a permis d'obtenir:

  • 94% de gestation (105/112) pour les chiennes n'ayant pas de problèmes connus de reproduction

  • 78% de réussite (81/104) pour les chiennes ayant eu auparavant des saillies sans suite.


Il est important de constater qu'il n'y a aucune différence dans la proportion des gestations effectives entre les chiennes saillies une seule fois et celles saillies à plusieurs reprises. Ce qui prouve la grande précision obtenue grace au dosage de la progestérone. Elle permet d'identifier de manière très sure les chiennes dont l'ovulation est précoce ou tardive. Ce qui, d'après l'étude de B Van HAAFTEN, arrive dans plus d'1/3 des cas étudiés. Ce qui est loin d'être négligeable.


Les travaux sur la reproduction menés par l'Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort [2] ont montré que la 1ère cause d'infertilité chez la chienne, avec une incidence de 40 à 80 %, est une mauvaise détermination du moment de mise à la reproduction. Ils ont ainsi démontré que pour les 745 chiennes prises en compte pour leur étude, la période d'ovulation va se situer entre le 3ème jour pour les plus précoces et le 30ème jour après le début des chaleurs pour les plus tardives.



Chez la chienne, les ovaires commencent à libérer de la progestérone dès le pic de LH, donc 48 heures avant l'ovulation. Le taux sanguin de progestérone qui était basal pendant tout le Pro-oestrus devient détectable par dosage avant l'ovulation.

Quand faire l'accouplement ?

L'ovulation ayant été repérée grâce aux dosages de progestérone (entre 4 et 10 ng/ml), il faut 2 jours pour que les ovules mûrissent et que la chienne soit en période optimale de fécondité.

Cette période va durer 2 à 3 jours.

Néanmoins, compte tenu de la durée de survie des spermatozoïdes, les accouplements effectués dès le jour, ou le lendemain de l'ovulation, ont toutes les chances d'être couronnés de succès. On admet donc qu'à partir de 7 à 10 ng/ml la saillie doit être faite sans tarder.

 

Le dosage en pratique

Si l'on n'est pas bien sûr du début réel des chaleurs, plusieurs dosages peuvent être nécessaires.

Le vétérinaire procède à une prise de sang et vous devez porter cet échantillon dans un laboratoire qui sera capable de fournir un résultat dans la journée, voire dans la 1/2 journée.

Prenez vos précautions à l'avance et assurez vous d'avoir à disposition un laboratoire d'analyses capable de répondre à cette exigence de rapidité. Questionnez les laboratoires, ou demandez conseil à votre vétérinaire.

La gestation

Elle commence dès qu'un ovule et un spermatozoïde s'unissent. C'est la fécondation. Elle se produit dans les trompes (ou oviductes). Au bout d'une semaine, les embryons migrent des trompes vers les cornes utérines. Les embryons s'immobilisent ensuite en regard d'une glande utérine.

Ils s'implantent vers le 16ème jour. C'est la nidation.

Ils vont alors commencer à se développer. Cette phase d'embryogenèse verra se former ou s'ébaucher les organes du chiot. Par exemple, le palais est soudé à 33 jours, et la différenciation des doigts est faite à 35 jours.


Cette phase d'embryogenèse est importante car tout manquement ne sera pas rattrapé ensuite. Par exemple, si la fermeture du palais n'est pas faite à la fin de cette phase, elle ne se fera plus ensuite et le chiot naîtra avec une anomalie appelée la fente palatine.







Le chemin vers la vie.

A la fin de l'embryogenèse, les futurs chiots ont un poids très faible, mais tous les organes sont ébauchés. L'embryon devient un foetus.

L'embryogenèse laisse alors la place à une phase de croissance pondérale. Plus des 3/4 du poids des chiots est acquis par le foetus après le 40ème jour de gestation.

 

 

Les étapes de la gestation.

De J+2 à J+18: la période de l'embryoblaste.


Ou période de vie libre (J0= Pic de LH). L'oeuf migre le long des cornes utérines jusqu'à son site d'attachement. Elle se déroule entre le moment de la fécondation et l'immobilisation de l'oeuf dans l'utérus. Les oeufs se répartissent de manière homogène entre les 2 cornes utérines. Ils ont une forme elliptique de 2,5mm de long.



De J+19 à J+35: la période embryonnaire

Elle commence dès l'implantation dans l'utérus et dure jusqu'à ce que l'embryon ait acquis les caractères externes de son espèce. Il devient alors un foetus.


  • J+25

    L'embryon mesure 14mm. Sont formés: les conduits auditifs, les yeux, les bourgeons des 4 membres, la lame dentaire.

  • J+30

    L'embryon mesure 19mm. Las paupières et les oreilles externes sont formées, ainsi que les poils tactiles sur le museau et les sourcils. Les doigts des membres thoraciques sont distincts.

  • J+33

    L'embryon mesure mesure 29mm. La minéralisation osseuse se poursuit. Les lames palatines fusionnent. Les doigts sont visibles sur les membres postérieurs. L'embryon a alors acquis les caractères externes de son espèce.


  • De J+35 à la mise bas: la période foetale

    C'est la période de croissance et de maturation du foetus.

    • J+35

      Les ampoules utérines mesurent 43 x 74mm. Les paupières ferment les yeux. La détermination externe du sexe est possible.

    • J+38

      Le foetus mesure 47mm. Ossification de la 1ère côte.

    • J+43

      Le foetus mesure 76mm. Ossification des dernières vertèbres caudales.

    • J+45

      Le foetus mesure 86mm. Des marques de couleur apparaissent. Les poils poussent.





Les hormones de la gestation.

La progestérone:



Elle maintient la gestation. Ce sont les corps jaunes ovariens qui sécrètent cette hormone durant toute la gestation (voir les pages précédentes consacrées à la progestérone et à son dosage).

La progestérone est toujours sécrétée pendant environ 2 mois, que la chienne soit gestante ou non. La seule différence étant un effondrement de celle-ci en fin de gestation. Ce qui a pour effet de déclencher la mise bas.

Par contre, un effondrement du taux de progestérone qui surviendrait à un tout autre moment de la gestation peut provoquer un avortement (voir la page consacrée à ce sujet: Anomalie hormonale): C'est l'insuffisance lutéale.
La relaxine:

Le placenta dans lequel le chiot se développe a de multiples rôles: nourricier, protection, mais aussi hormonal.

Le placenta forme une bande circulaire autour du foetus (placenta zonaire). Son pigment vert-foncé, presque noir, est visible au moment de la mise-bas.


Le placenta sécrète une hormone, la relaxine, qui a une action sur les muscles et les ligaments de la chienne en les assouplissant. Ce qui permet au bassin de se dilater et de laisser le passage aux chiots. La relaxine permet l'augmentation de l'élasticité de la ceinture pelvienne, l'élargissement du col de l'utérus, le relâchement ligament inter-pubien et le ramollissement du col de l'utérus (cervix).



Foetus dans son oeuf. Il est relié au placenta qui le nourrit par le cordon ombilical.


 


La relaxine est la seule hormone réellement spécifique de la gestation chez la chienne.



Le dosage de la relaxine est un test sûr pour diagnostiquer une gestation. Ce test sanguin est de plus en plus fréquemment disponible chez les vétérinaires et est une bonne alternative à l'échographie.

La relaxine étant sécrétée par le placenta, sa présence dans le flux sanguin est une preuve de leur existence et donc de la gestation de la chienne.

La relaxine est détectable dès le 20ème jour. Il est toutefois prudent d'attendre le 25ème jour pour utiliser le test. 

Le taux plasmatique de la relaxine augmente régulièrement jusqu'au 45ème jour (+/- 5 jours) de gestation, pour décroître par la suite. (voir courbe ci-contre).







Si la progestérone est l'hormone de la gestation, la relaxine est la seule qui soit réellement spécifique de celle-ci


Modifications cliniques et comportementales.





Peu, et même pas, de modifications sont visibles chez la chienne au cours des premières semaines. La nidation a lieu au 16ème jour après l'ovulation. C'est seulement à partir de ce moment là qu'ils vont commencer à se développer. Le réel développement en poids ne se faisant qu'après le 40ème jour.

 Altération du comportement:

La gestation peut toutefois entraîner des changements dans le comportement de la chienne. A peine perceptibles pour qui ne connaît pas la chienne, ils n'en demeurent pas moins parfaitement identifiables pour le maître de celle-ci. Outre les changements d'appétit, souvent en diminution vers 2 ou 3 semaines, mais tout aussi souvent en augmentation parfois sensible. La chienne peut devenir capricieuse, plus calme et nonchalante, ou plus câline.

 Examen de la vulve:

Très dilatée en début d'oestrus, la vulve commence à diminuer de taille au moment de l'ovulation pour retrouver ensuite une taille normale à la fin des chaleurs si la chienne n'a pas été fécondée. Fréquemment, chez la chienne gestante, la vulve reste légèrement dilatée.

Vers 1 mois de gestation, certaines femelles peuvent également présenter un écoulement blanchâtre ou translucide à la commissure vulvaire pendant quelques jours. Il ne faut pas s'en inquiéter, au contraire même. Certains éleveurs se fient à cette observation pour identifier la gestation de leurs chiennes.

 Développement des tétines:

Leur développement est perceptible dès la 4ème semaine chez une chienne primipare (dont c'est la première portée). Pour les chiennes ayant déjà porté, il faut attendre les 2 dernières semaines de la gestation pour que le développement des tétines soit visible.

Distension progressive du ventre:

Vers 25 ou 30 jours, on peut commencer à voir un élargissement du ventre en arrière des côtes. Si la portée est peu nombreuse, le changement sera peu, ou pas visible. Si elle est nombreuse, l'élargissement sera visible dès la 4ème semaine. La distension est plus marquée chez les chiennes qui ont déjà porté en raison de la laxité plus grande des tissus de la paroi abdominale.

Au cours des dernières semaines de gestation, l'utérus descend dans la cavité abdominale et devient palpable.

Durée de la gestation:

La gestation chez la chienne est de 63 jours en moyenne et est pratiquement identique en durée quelque soit la race.

Toutefois la durée apparente peut varier entre 56 et plus de 70 jours. Il s'agit de l'intervalle de temps entre l'accouplement et la mise bas. L'éleveur commençant généralement à compter les jours depuis le moment de la saillie. De nombreuses chiennes acceptent le mâle avant l'ovulation et peuvent donc être saillies trop tôt. Le durée de vie des spermatozoïdes dans l'utérus peut-être très longue, jusqu'à une semaine. Ce qui, dans l'absolu, veut dire qu'une chienne peut fort bien être saillie à un moment T et n'être réellement fécondée qu'à T+7, soit 7 jours plus tard.

A l'inverse, une portée trop nombreuse et à l'étroit dans un utérus distendu peut déclencher un accouchement plus tôt que prévu.

 

Au cours du 2ème mois.



La gestation devient évidente. Les mamelles grossissent réellement. Le lait apparaît 8 à 10 jours avant la mise bas. Toutefois, chez les primipares, la montée de lait est souvent plus tardive, dans les jours, ou même les heures qui précèdent la mise bas.

La future mère prend du poids au cours des 3 dernières semaines de la gestation. C'est durant cette période que les foetus connaissent une phase de développement pondéral intense.

 


Alimentation de la chienne gestante:

 


L'appétit augmente à partir de la fin du 1er mois. La chienne doit fournir aux chiots, 5 ou 6 en moyenne chez le colley, mais parfois 8 ou 10, tout ce qui sera nécessaire pour former les os, muscles, nerfs....

Il est donc nécessaire de donner à la mère une alimentation riche en vitamines et minéraux afin qu'elle puisse transmettre à ses petits tout ce dont ils auront besoin pour leur développement.

Une alimantation riche ne veut pas dire alimentation abondante mais qui serait de piètre qualité. Nourrir la chienne avec des croquettes élaborées par des professionnels de l'élevage canin lui assurera une alimentation équilibrée et ne nécessitera pas de supplémentation durant la gestation. Par contre, il faut bannir les croquettes d'entrée de gamme vendue en grande surface. Le maïs sert souvent d'élément volumisateur, mais n'est pas vraiment d'un grand apport qualitatif pour la chienne. De plus ces aliments n'ont pas toujours la cuisson idéale, ce qui les rend moins digestes.



Au cours du 2ème mois on peut toutefois augmenter légèrement la ration si manifestement la portée s'annonce conséquente.

Généralement, sans augmenter la quantité, on donne des croquettes plus riches. Soit des croquettes pour chiots, soit des croquettes spécifiques pour la gestation. Les grandes marques d'aliments pour chiens proposent souvent toute une gamme de croquettes afin de répondre à toutes les situations de la vie des chiens.

En fin de gestation, l'encombrement lié aux foetus peut limiter le volume de l'estomac, et donc les quantités ingérées par la femelle. Ce qui justifie de fractionner la ration journalière, tout en recourant à un aliment concentré en énergie 2 fois sur 3, les chiennes mettent bas la nuit.

 

Les signes annonciateurs.

Signes cliniques:


  • Environ 1 semaine avant la mise bas le lait apparaît dans les mamelles. Parfois beaucoup plus tôt chez une chienne ayant déjà porté. Parfois juste avant la mise bas chez une primipare.

  • Au cours de la dernière semaine de gestation, la vulve de la chienne se dilate sous l'effet de l'imprégnation oestrogénique ainsi que le développement mammaire et la montée laiteuse et les ligaments du bassin se distendent.

  • Dans les 24 heures qui précèdent la mise bas, l'effacement du col de l'utérus se traduit par l'apparition d'un liquide translucide coulant de la vulve. Il s'agit du bouchon muqueux cervical qui fond.

    C'est un signe d'alerte mais qui n'est pas toujours facile à détecter.

  • Des pertes vulvaires verdâtres (utéroverdine) à vert foncé apparaissent lorsque les placentas commencent à se décoller. La mise bas a débuté.


Signes comportementaux:


  • 1 à 7 jours avant le terme, l'utérus commence à se contracter légèrement. Imperceptibles de l'extérieur, elles induisent un changement de comportement de la chienne. Elle devient plus nerveuse et gratte fréquemment le sol.

  • 24 à 48 heures avant la mise bas, la femelle se cache et cherche à faire un nid.

  • La plupart des chiennes refusent de manger pendant la dernière journée de gestation. Ce qui peut être un bon indice de prévision de la mise bas.


 

Prendre la température de la chienne.

Un changement hormonal important intervient lorsque la chienne arrive au terme de sa gestation. Le taux d'oestrogènes augmente légèrement alors que le taux de progestérone dans le sang, qui était jusqu'alors assez élevé, chute brutalement dans les 12 à 24 heures qui précèdent le début du travail. Cette chute de la progestérone perturbe la régulation thermique de la chienne entraînant une baisse de température de 1° en moyenne pendant quelques heures.

En prenant au moins 2 fois par jour (plus si c'est possible), et à heure fixe, la température de la chienne, il est possible de détecter l'imminence de la mise bas.